Pourquoi parle-t-on si peu de l’Espagne à vélo ? C’est une destination incroyable : les paysages sont peu urbanisés, les villages ont tous une petite épicerie pour se réapprovisionner, les automobilistes sont peu nombreux et courtois sur les routes. Bref, faire du vélo en itinérance en Espagne, c’est facile et agréable.
Nous avons découvert un magnifique massif de moyenne montagne juste aux portes de la capitale : Los Gredos. C’est un massif granitique, donc les paysages ressemblent beaucoup à la Lozère, en plus secs. Car oui, pour aimer l’Espagne à vélo, il faut aimer les paysages arides. Une belle semaine à la découverte de la nature et de la culture en Espagne. Le tout, facilement accessible en train (à condition d’avoir une housse vélo).

Cet article a été rédigé par Laure, voyageuse vélo depuis 2010 et fondatrice de La Sacoche Filante. Aujourd’hui, Laure ne fabrique plus de sacoches mais continue de voyager à vélo et de partager ici ses conseils.
Infos pratiques – une semaine en Espagne à vélo
Niveau : moyen (routes de montagne) 💪
Départ : Madrid (gare desservie depuis Marseille, Nîmes, Montpellier et Perpignan en direct)
Arrivée : Plasencia (gare et ligne de bus directe pour revenir à Madrid)
Distance : 300 km – conseillé 6 (petites) journées de vélo
Paysages : Moyenne montagne, campagne et capitale de l’Espagne 🐂
Chaussée : Petites routes partagées avec les voitures et quelques chemins carrossables. VTC/gravel recommandé.
Carte de l’ensemble du tracé : ici (téléchargeable en .gpx ou .kml)
Détail de la semaine à vélo en Espagne – massif de Los Gredos
Jour 1 – Visite de Madrid et sortie de la ville (25km – plutot plat) 🇪🇸
Comme toute capitale, c’est une petite aventure de sortir de la ville à vélo. La particularité de Madrid est la présence d’immenses parcs urbains presque en centre ville. La traversée du « Casa de Campo » donne vraiment l’impression d’être à la campagne, alors qu’on est encore en plein dans l’agglomération.
Après le passage de la deuxième ceinture périphérique, ça devient moins urbain. Possible de bivouaquer au détour d’une haie vers le Rio Guadamarra par exemple.
Jour 2 – Boadilla del Campo – Pelayos de la Presa (65km – quelques grimpettes) 🐏
Une fois l’agglomération passé, c’est l’immersion dans les paysages desertiques du centre Espagne. Heureusement, il est facile de trouver de l’eau dans les petits villages.
Question relief, la journée est plutôt facile. Une « petite » montée est à prévoir avant Navalagamella, mais la majorité de la journée est plate.
Avant d’arriver au barrage de San Juan, une belle descente, un peu raide, se fait sur une piste. Le chemin est carrossable et emprunté par les locaux qui habitent par là, mais un VTC/gravel est tout de même recommandé. Sinon, il faut faire un petit détour par la route attenante.
Jour 3 – Pelayos – Navaluenga (45km – plutôt plat mais sur des chemins) 🏕️
Après avoir longé le réservoir de San Juan, vous rejoignez un autre barrage : celui d’El Burguillo. L’occasion d’apprendre que tout ces barrages ont été réalisés sous Franco pour garantir l’indépendance énergétique et agricole du pays.
La traversée du village d’El Tiemblo permet de se ravitaller. Ensuite, rive sud du lac qui commence par une jolie petite route et devient rapidement un chemin. Attention à bien suivre le plus près du bord du lac pour rester sur la piste carrossable. A l’extrémité ouest du lac, retour sur la route. Le village de Navaluenga permet de faire un plein d’eau avant d’aller trouver un coin bivouac.
Jour 4 – Navaluenga – Hoyos del Espino (50km – passage du col) 🌌
Une belle étape de montagne aujourd’hui. Ca grimpe, ça grimpe, c’est plat et ça regrimpe.
Les routes serpentent dans le massif et offrent de magnifiques points de vue sur la chaine des Gredos, au sud de l’itinéraire.
Le soir, un petit camping de randonneurs est disponible, si vous avez envie d’une petite douche !
Jour 5 – Hoyos – Navaconsejo (70km – plutôt en descente mais un petit col à passer) 🏜️
Après la grosse montée, la belle descente. Le matin, la route suit une rivière en pente plus ou moins douce jusqu’à el Barco de Avila. Un joli bourg à visiter.
Puis ça remonte un peu, pour passer un nouveau col. La route semble importante, mais le traffic est plutôt faible. Ca monte jusqu’à un petit col qui mène sur la vallée de la Jerte, connue pour ses plantations de cerisiers. En fin de journée, une belle descente mène dans ces jolis villages perchés, entourés de champs de fruitiers.
Pas facile de trouver un coin bivouac, privilégier les jardins des habitants ou le camping de Navaconsejo.
Une jolie balade vers des cascades est d’ailleurs faisable depuis le camping de Navaconsejo.
Jour 6 – Navaconsejo – Plasencia (35km – plat descendant) 🚏
Dernier jour de vélo : la vallée s’aplanit et s’ouvre jusqu’à arriver à Plasencia. La ville est belle et mérite une petite visite avant de rentrer en bus (compagnie CEVESA) sur Madrid.
