Portrait d’un vélotafeur à la campagne
Aurélien vit dans la Drôme depuis 8 ans maintenant. Chaque jour, il prend son vélo pour parcourir les 4 kilomètres qui le séparent de son lieu de travail. A La Sacoche Hirondelle, nous l’avons rencontré pour qu’il nous partage son expérience de vélotafeur à la campagne. Parce qu’il n’y a pas qu’en ville qu’on peut aller travailler en vélo.
La Sacoche Hirondelle : Depuis quand est-ce que tu utilises ton vélo pour aller au travail ?
Aurélien : J’ai commencé à prendre mon vélo en 2009 quand j’habitais à Lyon. Je venais de trouver un nouveau travail de l’autre coté de la ville. J’avais un collègue qui allait au taf à vélo tous les jours et il faisait plus de 50 minutes de vélo par trajet. Mon nouveau boulot étant à “seulement” 35 minutes de chez moi, je me suis dit que je pouvais le faire !
En 2014, quand j’ai déménagé dans la Drôme, c’était un critère de pouvoir aller à mon travail en vélo. Ça reste toujours un critère d’ailleurs, si je change d’entreprise. Hors de question de reprendre ma voiture individuelle pour aller au travail.
Et comment se passe ton trajet aujourd’hui ?
L’avantage, c’est qu’il est plat et plus court qu’à Lyon. Mais le gros désavantage, auquel je ne m’attendais pas en venant dans la Drôme, c’est le comportement des automobilistes. En ville, même si l’itinéraire que j’empruntais n’était pas entièrement aménagé pour les cycles, les conducteurs s’attendaient à voir des gens à vélo. Leur conduite était relativement prudente.
Ici, nous sommes tellement peu nombreux à faire du vélo que les conducteurs ne sont pas habitués. Ils ne sont pas toujours très attentifs ou respectueux.
Est-ce que cela a modifié ton comportement ou tes habitudes ?
J’ai toujours fait attention à être très visible sur la route et c’est encore plus vrai ici. J’ai investi dans un vélo avec des phares très puissants et je porte un gilet jaune tous les jours en hiver. Lorsque je me déplace, je pars du principe que les automobilistes ne m’ont pas vu et j’adapte mon comportement en fonction.
C’est vrai que depuis qu’il y a une voie verte pour aller à mon travail, c’est beaucoup plus agréable. Je la prends tous les jours, même si c’est un détour, car le confort éprouvé lorsque je l’utilise est vraiment appréciable !
Au delà de tes phares, utilises-tu d’autres équipements spécifiques ?
Lorsque j’ai commencé les trajets à vélo, j’utilisais un vieux VTT qui traînait chez moi couplé à un sac à dos. Progressivement, je me suis rendu compte que je pouvais gagner en confort si j’investissais un peu.
Aujourd’hui, j’ai un super vélo de la marque Fahrrad, qui me sert au quotidien et en voyage. C’est beaucoup plus confortable et sécurisant. J’ai aussi rapidement acheté des sacoches pour ne rien avoir à transporter sur le dos. Je n’aimais pas me sentir encombré. Le fait de transporter mes affaires dans une sacoche me permet aussi de pouvoir faire mes courses sur le trajet retour du travail.
As-tu un conseil pour des personnes qui hésitent à se lancer dans le vélotaf ?
Oui : faites-vous accompagner ! Par un collègue qui fait le même trajet que vous par exemple. Ou par un mécanicien qui vérifie que votre vélo est en bon état.
Ça m’est déjà arrivé de croiser des collègues qui venaient en vélo au boulot avec un vélo quasiment crevé ou une selle mal réglée. C’est dommage car ça peut dégouter du vélo ! Alors que si vous venez avec une personne habituée, elle pourra vous conseiller pour que le trajet se passe bien.
Une petite anecdote pour finir ?
Cette semaine les températures annoncées étaient très froides et je pensais prendre exceptionnellement ma voiture. Mais finalement, j’ai mécaniquement pris mon vélo pour aller au travail et ça m’a mis la pêche.
C’est vraiment ça que je ressens lorsque je pédale : le matin, ça me met en forme pour commencer ma journée et le soir, ça me donne un sas pour décompresser avant de rentrer chez moi.