Des sacoches en l’honneur de femmes illustres

Vous l’avez noté, nos sacoches portent toutes des prénoms féminins. Et il y a une bonne raison à cela. Nous avons envie de mettre en valeur des femmes méconnues et qui, pourtant, se sont illustrées de manière remarquable avec une bicyclette ! Cette idée n’est pas née d’hier, puisque Laure est contributrice depuis quelques mois au collectif Les Sans PagEs, qui travaille à réduire les déséquilibres de genre sur les articles de Wikipédia. Pour aller plus loin dans la mise en lumière de ces femmes remarquables, nous avons donc choisi de donner leurs prénoms à nos sacoches. Avec l’espoir qu’ainsi, un peu plus de monde se souvienne de l’exploit d’Annie, de la championne Lisette et des formidables militantes que sont Amélia et Suzanne.

Le tour du monde d’Annie Londonderry

Qui connaît le nom de la première femme à avoir fait le “tour du monde” à vélo ? Eh bien, c’est chose faite ! Annie Londonderry, de son vrai nom Annie Cohen Kopchovsky, a réalisé cet exploit en 1894.
A l’âge de 24 ans, Annie s’est lancée dans l’aventure ! Son objectif : relier Boston à Boston en faisant le tour de la terre, avec sa bicyclette. Débutante en vélo, elle n’était pas très bien équipée au début de son périple et parcourait environ 15 kilomètres par jour. Après deux mois de galères, elle a finalement opté pour une tenue plus confortable mais beaucoup plus osée pour l’époque, où les femmes n’avaient pas le droit de porter des pantalons. sacoche vélo femme
AnnieLondonderry - femme vélo

D’après son petit-neveu, qui a réalisé sa biographie, Annie a pédalé cinq mois aux États-Unis (Boston > Chicago > New York City) avant d’embarquer pour la France. Son trajet vélo l’a conduit de Paris à Marseille, où elle embarqua pour l’Égypte. Il semble que dans la partie asiatique de son voyage, Annie a préféré le confort du bateau à celui du vélo, privilégiant des balades à la journée qu’un véritable trajet en itinérance. Néanmoins, dès son retour aux États-Unis, elle se remit à pédaler et relia Los Angeles à Chicago en moins de six mois.

Alors, quand il a été question de trouver un nom pour notre sacoche de voyage, nous avons eu envie de rendre honneur à Annie qui accomplit cet exploit, à une époque où le matériel vélo était loin d’être aussi développé qu’aujourd’hui.

 

Lisette de Quintin, la championne

Née dans une famille modeste à Quintin en Bretagne, Amélie (surnommée Lisette) découvre le vélo à l’âge adulte. C’est son mari, fervent cyclotouriste de son époque, qui l’initie. Enjouée par les sorties à bicyclette, elle se met à pratiquer régulièrement sur des distances de plus en plus longues. Légère mais puissante, elle réalise des performances qui la mènent rapidement à la compétition, puis à la victoire. En 1894, Lisette participe notamment à une course mixte dont elle emporte la 8ème place, devant de nombreux hommes. Elle sera également en tête du classement féminin, ce qui lui vaut le titre de “championne”. Sa carrière sportive se déplace ensuite aux États-Unis, où elle participe à des courses sur pistes avec de nombreuses athlètes américaines.Lisette de Quintin - femme vélo

Ce qui est exceptionnel dans l’histoire de Lisette, c’est le caractère avant-gardiste de ses performances. D’après P. Tétart, maître de conférences en histoire contemporaine, Lisette “fait carrière en un temps où la glorification des exploits sportifs se conjugue presque exclusivement au masculin”. Suite à ses victoires, elle devient la première cycliste à être qualifiée de  “championne” par la presse. D’après le chercheur, aucune femme de sport française n’avait jamais été ainsi distinguée.

Enfin, notez que Lisette mesurait 1m52 pour 40kg. Un petit gabarit pour de si belles performances ! Nous avons donc envie de lui rendre hommage en donnant son nom à notre sacoche de petite taille, polyvalente et solide. En souhaitant que ce patronyme lui porte chance !

Amélia, celle qui a démocratisé le port du pantalon à vélo

Connaissez-vous Amélia Bloomer ?
Cette militante a grandement oeuvré pour que les femmes puissent porter des pantalons à vélo 👖 ! En effet, au XIXème siècle, les femmes ne portaient que des robes, longues et amples. Lorsque la bicyclette s’est développée, elles ont vite réalisé que ça n’était pas très pratique de pédaler avec… mais c’était vraiment mal vu de faire autrement !Amélia en bloomer
Amélia Bloomer, alors directrice d’un journal, s’est prise de passion pour un pantalon large et bouffant, pouvant ressembler de loin à une robe. Régulièrement, elle en a fait l’a promotion dans les pages de son journal. Et s’est mise à le porter, malgré les critiques ! Grâce à cette nouvelle tenue, de nombreuses femmes ont enfourché avec plaisir leurs bicyclettes et se sont lancées à la découverte du monde.
En nommant Amélia notre sacoche sac-à-dos, nous avions envie de rendre hommage à Amélia Bloomer, dont l’histoire gagne a être connue !

 

Les deux Suzanne

Pour notre dernière sacoche, nous avons voulu saluer une grande militante des droits de femmes : Susan B. Anthony. En espérant qu’elle excuse la francisation de son prénom :).Woman is riding to suffrage on the bicycle

Née aux États-Unis en 1820, Susan s’est illustrée dans son combat pour le droit de vote des femmes. Suffragette de la première heure, Susan a co-fondé un journal nommé “La Révolution” dont la ligne éditoriale est l’égalité Hommes-Femmes et l’égalité Noirs-Blancs. Quel rapport avec le vélo ? D’une part, la bicyclette est un outil quotidien dans la vie de Susan, que l’on pourrait considérer comme l’une des premières “vélotaffeuses” ! Et d’autre part, Susan s’est illustrée internationalement avec une chouette déclaration en faveur du vélo :

Laissez-moi vous dire ce que je pense de la bicyclette : elle a fait plus pour l’émancipation de la femme que n’importe quelle chose au monde. Je persiste et je me réjouis chaque fois que je vois une femme à vélo. Cela procure un sentiment de liberté et d’autonomie à une femme.

– Susan B. Anthony, États-Unis, 1896

Par ailleurs, la grand-mère de Laure s’appelle Suzanne. Cette sacoche est aussi un petit clin d’œil pour elle, qui a parcouru toutes les routes de France (et de Navarre) sur sa bicyclette.

 

En savoir plus

Au sujet d’Annie Londonderry, les articles wikipédia en français et anglais sont une vraie mine d’information.
A propos de Lisette de Quintin, je vous invite à lire cet article en anglais d’un journal américain. Il permet de se replonger dans l’ambiance de l’époque. Pour les francophones, l’article wikipédia (à nouveau) n’est pas trop mal.
Amélia Bloomer est à l’honneur dans un bel article du quotidien Libération et un (petit) article wikipédia raconte également son combat.
De nombreuses sources américaines évoquent Susan B Anthony, très connue pour son combat féministe. En français par contre, peu de sources sur ce sujet… Au mieux, un article de Slate, qui raconte l’émancipation des femmes par le vélo.

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